Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de toute magnanimité et le Dieu de tout encouragement, lui qui nous encourage dans toutes nos détresses, afin que, par l’encouragement que nous recevons nous-mêmes de Dieu, nous puissions encourager ceux qui sont dans toutes sortes de détresses ! De même, en effet, que les souffrances du Christ abondent pour nous, de même aussi notre encouragement abonde par le Christ. Si nous sommes dans la détresse, c’est pour votre encouragement et pour votre salut ; si nous sommes encouragés, c’est pour votre encouragement, pour que vous ayez la force d’endurer les mêmes souffrances que nous. Et notre espérance à votre égard est ferme, car nous le savons : comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à l’encouragement. En effet, frères, nous ne voulons pas que vous ignoriez la détresse que nous avons connue en Asie : nous avons été accablés à l’extrême, au-delà de nos forces ; nous désespérions même de rester en vie. En nous-mêmes, nous avions accepté notre arrêt de mort ; c’était pour que nous ne mettions pas notre confiance en nous-mêmes, mais dans le Dieu qui réveille les morts. C’est lui qui nous a délivrés et nous délivrera d’une telle mort. Oui, nous avons mis en lui notre espérance, et nous espérons qu’il nous délivrera encore. Vous y contribuerez vous-mêmes en priant pour nous ; ainsi beaucoup auront obtenu ce don de la grâce en notre faveur, et beaucoup en rendront grâce pour nous.
(2 Co 1:3-11, NBS)
Explications et contexte
Le mot traduit par "magnanimité" est οἰκτιρμῶν (oiktirmon) et est parfois aussi traduit par compassion. Ce mot exprime l'idée de la générosité et de la clémence de Dieu, c'est-à-dire la compassion non pas d'égal à égal mais plutôt du haut vers le bas : Dieu a compassion de nous dans nos difficultés. En anglais, on voit parfois la traducition sympathy.
Le mot utilisé plusieurs fois et traduit par "encouragement" est παράκλησις (paraklesis). Ce mot est riche de sens, composé des termes para (à côté, avec, ...) et kaleo (verbe : appeler). De la notion de "appeler à" vient les idées de encouragement/exhortation ("je t'encourage à / je t'exhorte à ...") et d'encouragement/réconfort ("encourager/réconforter dans la souffrance"). Vu le contexte, ce deuxième sens est probablement celui employé ici.
Pour avoir un exemple de "détresse que nous avons connue en Asie", voir Ac 19.
L'idée de "don de la grâce" ou de "rendre grâce" (v.11) renvoie surtout à l'encouragement et la reconnaissance échangés. La communauté participe à l'échange d'encouragement et de reconnaissance par la prière.
Commentaire
Ici commence l'évocation du thème de la vie et de la mort, qui sera notre thème sur l'ensemble de notre étude. Paul fait face à une détresse comparable à la mort, mais Dieu lui redonne la vie.
Le plus important à noter ici est que la vie chrétienne n'est pas synonyme de tranquillité ! Dieu ne retire pas les souffrances, mais il réconforte avant tout. Paul n'écrit pas : "nous étions confiants que Dieu allait nous délivrer", mais plutôt "accablés à l'extrême", "désespérés" et "accepté notre arrêt de mort". La foi/confiance en Dieu n'annule pas les souffrances et les détresses, au contraire c'est au milieu de celles-ci qu'elle se manifeste. Si on lutte avec Dieu au milieu de nos détresses, c'est là qu'est la foi.
La révélation de Dieu est un réconfort dans nos limites, et la limite ultime de l'humain c'est la mort. Cette foi éprouvée, ce réconfort dans la limite de la mort, n'est pas vécue seule, mais est ensuite partagée. Dieu nous a béni en nous donnant les frères et soeurs. Nous espérons les uns pour les autres et nous prions les uns pour les autres pour participer à cette espérance, ensemble.
À retenir
- Les souffrances ne sont pas en contradiction avec la foi. En fait, c’est justement dans la détresse qu’on peut se tourner encore plus vers Dieu. Notre Seigneur Jésus est bien mort avant de pouvoir être ressuscité, il n’est pas passé à côté des souffrances. La foi n’annule pas ces détresses, car la souffrance fait partie de la vie et Dieu est proche de nous dans notre vie, y compris donc dans nos souffrance. Mais avec les épreuves, Dieu nous aide à en sortir.
- L'encouragement est vécu à plusieurs : d’abord en s’encourageant mutuellement dans les souffrances (une personne qui a souffert peut encore mieux aider les autres qui souffrent et montrer l’encouragement de Christ malgré tout), puis aussi en priant les uns pour les autres.
- La promesse de Dieu se révèle dans cette limite entre la mort et la vie. Face à la détresse de la mort, Dieu nous délivre. Face aux souffrances, Dieu nous réconforte.
À la semaine prochaine !
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-Louis