Qu’est-ce que le Nouveau Testament ?

Dans cet article, je cherche à donner un bref tour d’horizon de ce qu’est le Nouveau Testament, en espérant que chacune des parties puisse être complétée, au fil des mois (ou des années ?), par des liens vers des explications plus détaillées sur chacun des thèmes.

Qu'est-ce qu'un "Testament" et pourquoi est-il "Nouveau" ?

L’utilisation du mot testament nous vient du latin testamentum, qui peut aussi se traduire par témoignage. Ce mot latin est lui-même la traduction du grec diathēkē, qui sous-entend la notion de contrat ou d’alliance. Ce mot grec, présent dans la Bible, est souvent traduit par alliance.

Ainsi, le mot testament évoque à la fois l’idée d’un témoignage humain (celui des prophètes, des apôtres, des scribes, etc.) et celle de l’alliance que Dieu fait avec l’humanité.

Le Nouveau Testament est dit “nouveau” car il vient à la suite de l’Ancien Testament, qu’il accomplit et complète pour les chrétiens. Certains préfèrent parler de “Premier Testament” pour désigner les textes de la Bible hébraïque, afin d’éviter une connotation péjorative que pourrait suggérer le mot “ancien”.

Quels livres trouve-t-on dans ce Nouveau Testament ?

Le Nouveau Testament a l’avantage de contenir une liste précise des textes, aujourd’hui acceptée par l’ensemble des traditions chrétiennes (à quelques exceptions historiques mineures près).

Les 27 livres peuvent être classés en plusieurs catégories, typiquement ordonnées de cette façon :

• Les Évangiles : selon Matthieu, Marc, Luc et Jean.
• Le livre des Actes, écrit comme une suite de l’Évangile selon Luc et par le même auteur.
• Les épîtres (ou lettres) de Paul. Il y en a 13 :
  • Les épîtres adressées à des églises : Une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Ephésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens et deux aux Thessaloniciens.
  • Les épîtres adressées à des individus : deux à Timothée, une à Tite et une à Philémon.
• Les autres épîtres :
  • Une anonyme, adressée aux Hébreux.
  • Une de Jacques.
  • Deux de Pierre.
  • Trois de Jean.
  • Une de Jude.
• Un texte apocalyptique : L’Apocalypse de Jean.

Quelques remarques sur les textes et leurs auteurs

À propos des Évangiles :

• L’ordre est traditionnel. Matthieu, Marc et Luc sont appelés les Évangiles synoptiques, puisqu’ils se ressemblent (du grec “sun” - ensemble - et “opsis” - voyant). Jean a probablement été écrit en dernier, donc placé à la fin.
• Certains pensaient d’abord que Marc était une version résumée de Matthieu, mais il apparaît plutôt que Marc était le premier Évangile à avoir été écrit, et que les auteurs de Matthieu et Luc l’ont utilisé pour écrire leur version.
• Le mot “évangile” (é minuscule), est la translittération du grec euangélion qui veut dire “bonne nouvelle”. “Évangile” (É majuscule) est le nom donné à ces textes au style très particulier, racontant la bonne nouvelle de Jésus Christ.
• Les évangiles sont, techniquement, anonymes. Les quatre noms (Matthieu, Marc, Luc et Jean) nous proviennent de la tradition chrétienne, pas des textes eux-mêmes.

À propos des Épîtres de Paul :

• D’abord classées en deux parties (les lettres aux églises et les lettres aux particuliers), l’ordre canonique se fait ensuite de la plus longue à la plus courte (en gardant ensemble celles qui sont adressées aux mêmes destinataires).
• Certains historiens suggèrent que certaines épîtres pauliniennes auraient été écrites selon le principe antique de la pseudépigraphie, c’est-à-dire que l’auteur ne serait pas (selon les critères modernes) précisément l’auteur annoncé, mais ces lettres auraient été produites par des disciples de Paul, sous la forme de compilation ou d’hommage à sa pensée et son enseignement. Selon ces historiens, ce serait le cas des épîtres aux Ephésiens, aux Colossiens et de la seconde aux Thessaloniciens ainsi que des trois épîtres pastorales (les deux à Timothée et celle à Tite). Cependant, il n'y a pas vraiment de consensus absolu chez les experts sur cette question.
• Les épîtres à Timothée et à Tite sont appelées “pastorales” car elles abordent les thèmes de la gouvernance de l’église.

À propos des autres Épîtres :

• Les épîtres non-pauliniennes sont également rangées dans l’ordre de la plus longue à la plus courte, en gardant ensemble les épîtres issues du même auteur.
• On a d’abord cru que l’épître anonyme aux Hébreux était de Paul, mais il est probablement plus exacte de lui laisser son anonymat.

À propos de l’Apocalypse :

• Ce texte est héritier d’un genre littéraire particulier et bien connu de l’époque. On peut d’ailleurs retrouver ce style dans l’Ancien Testament (voir par exemple la deuxième partie du livre de Daniel, ou bien les chapitres 24 à 27 du livre d’Ésaïe).
• Il existe de nombreux textes apocalyptiques, écrits entre le 3e s. avant JC et le 2e s. de notre ère, mais qui ne sont pas inclus dans la Bible (Apocalypse d’Adam, Apocalypse d’Esdras, Testament de Moïse, Apocalypse de Paul, Apocalypse de Pierre, …).
• Certains de ces textes non-canoniques étaient sûrement connus de certains auteurs du Nouveau Testament, c’est le cas notamment du livre d’Hénoch, cité en Jude.
• L’étude de ce genre littéraire est importante pour comprendre et savoir interpréter correctement l’Apocalypse de Jean.

Quel est le message du Nouveau Testament ?

Le NT est une compilation assez diverse. Quand on y regarde de très près, on peut distinguer différentes approches et différentes pensées qui se complètent et parfois s’opposent (amicalement). Cela se remarque notamment en comparant les évangiles synoptiques avec l’évangile de Jean, ou bien en comparant certains chapitres de Paul avec d’autres auteurs (par exemple : Rm 4 et Jc 2, ou bien Ga 2 et Ac 15).

Ces différences portent sur des questions spécifiques ou sur ce qu’on peut appeler des orientations théologiques, mais la chose la plus importante à remarquer est que tous ces textes restent unis. Ils sont unis autour du message de Jésus le Christ. Ils annoncent tous la Bonne Nouvelle. L’unité et le dialogue, qui sont au coeur même de notre Nouveau Testament, malgré la diversité, est un don de Dieu et un exemple à suivre.

En terme de théologie, dans le Nouveau Testament, les thèmes récurrents et centraux sont :

• Jésus le Christ. Qui était Jésus ? Que veut-on dire quand on dit qu’il est le Christ ? Quelles sont les conséquences pour nous de sa mort et de sa résurrection ? Ce thème est omniprésent dans le NT.
• Le Royaume de Dieu. Qu’est-ce que le Royaume ? En quoi vient-il ? En quoi est-il déjà là ? Qu’est-ce que la vie dans ce Royaume ? L’annonce du Royaume était le message principal de Jésus, et peut guider notre lecture des Évangiles.
• Le Salut. Qu’est-ce que le Salut ? En quoi pouvons-nous dire que nous sommes sauvés ? En quoi pouvons-nous dire que Jésus est notre Sauveur ? Ce thème est retrouvé dans l’ensemble des Épîtres et, bien sûr, du NT.
• La vie chrétienne. Comment bien vivre ? Comment être juste ? Qu’est-ce que le péché ? Comment vivre en église (c’est-à-dire en assemblée, en communauté) ? Comment faire des choix moraux ? Ces questions très pratiques trouvent souvent des réponses dans le NT.

Je souhaite à tous les lecteurs une bonne plongée dans cette magnifique, riche, radicale, et transformative compilation canonique qu’est le Nouveau Testament !