Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans l’ensemble de l’Achaïe : Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ !
(2 Co 1:1-2)
Explications et contexte
La lettre a probablement été écrite dans les années 50-56 après J-C. Corinthe était une ville romaine (depuis -44) en Grèce, située sur un isthme, position avantageuse et commerciale. Ville donc riche et cosmopolites, multi-culturelle et multi-religieuse. Une communauté juive importante y était présente. D'après le livre des Actes, Paul y a passé au moins 18 mois (Ac 18:11), lors de son deuxième voyage missionnaire. Cette lettre a vraisemblablement été écrite après la première aux Corinthiens. Certains experts suggèrent de voir 2 Co comme une compilation de plusieurs lettres de Paul aux Corinthiens, mais ce n'est, bien sûr, qu'une théorie. Nous y reviendrons dans les commentaires suivants. De façon générale, nous considérerons la lettre dans son unité, telle que nous l'avons, car elle est canonique.
La lettre est de Paul et est adressée à une église particulière (les fidèles qui sont à Corinthe), mais elle est aussi adressée à un groupe plus grand : tous les chrétiens d'Achaïe. On peut aujourd'hui élargir encore plus ces destinataires : l'ensemble des chrétiens, puisque 2 Co fait partie de notre canon du Nouveau Testament.
Paul nomme Timothée comme co-auteur, bien qu'il utilise "je" dans l'ensemble de la lettre. La lettre parle exclusivement de son expérience personnelle, pas de celle de Timothée. Ceci illustre bien le fait que la notion d'auteur n'était pas aussi stricte que pour nous aujourd'hui. Il faut plutôt y voir la notion d'autorité. Cette autorité est partagée avec Timothée et la communication est bien un effort communautaire.
2 Co, telle que nous l'avons aujourd'hui, est une lettre riche en inspiration théologique et en encouragement spirituel. Elle commence, comme la plupart des lettres de Paul, en suivant les coutumes : "De [...] à [...], salutations". Et la salutation est typiquement paulinienne : grâce (Charis en grec) et paix (eiréné en grec). On notera l'écho à la salutation juive "Shalom" (paix).
Commentaire
Le fait d'appeler les destinataires "saints" et de leur souhaiter dès le début la grâce et la paix, nous rappelle notre place, dans la paix et le repos divins (Heb 4). C'est notre statut de pardonnés, sous la grâce, dans le don de Dieu par Christ, qui est la base de toute réflexion. C'est ainsi qu'il faut commencer cette lettre.
Les destinataires sont appelés saints, c'est un point important. Tous les chrétiens sont saints, appelés saints par la grâce divine, même s'ils ont besoin d'être parfois repris par Paul, leur sainteté n'est pas remise en question.
Paul se présente comme l'apôtre de Jésus-Christ, comme dans d'autres lettres (1 Co, Gal, Eph, Col, 1 Tm, ...). C'est comme envoyé par Dieu (apôtre veut dire envoyé) qu'il écrit. Notons cette attitude d'humilité qui remet tout à Dieu dès le début.
Jésus-Christ et Dieu le Père sont mentionnés deux fois dès les deux premiers versets. On parle du Père et du Fils, et l'Esprit est un thème central de la lettre. La notion de trinité est une notion importante pour nous aujourd'hui et on voit les prémices de celle-ci dans cette lettre aux Corinthiens.
À retenir
Qui sont les corinthiens ? Qui sommes-nous ? Qui est Paul ?
Est-ce qu’on se voit saint ? Est-ce que, comme Paul, on remet la primauté à Dieu et au Seigneur Jésus-Christ ? Est-ce qu’on imite Paul dans son humilité ? (un thème qui reviendra beaucoup dans cette lettre).
- En deux phrases, Paul a déjà mentionné Jésus et Dieu deux fois. Tout vient de Dieu, tout est soumis au Seigneur. Il faut rester humble.
- Notre rôle (apôtre ou pas) est entièrement soumis à la volonté de Dieu. Notre statut est “saint” par la grâce de Dieu.
- Dans nos relations les uns avec les autres, une des choses à ne pas oublier est que nous devons transmettre la grâce et la paix. On a souvent des choses à critiquer ou des personnes qu’on aime moins, mais est-ce qu’on commence par se souhaiter la grâce et la paix ?
À la semaine prochaine !
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Puisque nous parlons de l'introduction de la lettre, je me suis concentré sur seulement deux versets. Mais à partir de la semaine prochaine les commentaires porterons sur des paragraphes plus grands.
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-Louis
